vendredi 15 juin 2012

Dragon BRUN ET BLEU TACHES NOIRES

























Bonjour Iris,
tu as bien fait de retourner au zoo, je vois que tu y as des amis. J'ai une tendresse particulière pour les tapirs de Malaisie, avec leur robe bicolore impeccable, je les trouve très designés.
A la réflexion ils ont plutôt un côté endimanché, parce qu'avec leurs grosses fesses, leur morceau de trompe qui pendouille et leurs yeux trop bas, on se demande où ils ont dégoté un costume de soirée pareil. C'en est presque une ironie. Cette espèce de pyjama leur donne une sacrée classe, un peu une classe de majordome, mais dans la jungle il faut déjà le faire...  Impossible de leur en vouloir, tellement ils ont l'air doux et placide. Et quelle douceur aussi à leurs pieds, avec ces ongles bien séparés, ils sont vraiment chic. Toi qui t'y connais, tu as déjà regardé le dessous des pieds d'un dromadaire ? Ca vaut le coup aussi, c'est une sorte de gros coussin moelleux, on pourrait presque y poser sa joue. En tout cas tu as dû passer un bon moment avec le tapir, une parenthèse de calme et d'un certain type de grâce...

Je me régale de tes espaces, le premier accordéon d'hier, avec les camionnettes et le grand vide blanc au milieu, je ne m'en lasse pas. C'est tendu, la vache, t'es forte, et tout ça avec des camionnettes et des bouts de toit ! Les balustrades, les kiosques en perspective, les tuiles faîtières, les vélos, tout un tas de trucs compliqués, la fièvre, la pluie, le froid peut-être, et tu arrives à garder une telle lucidité. Savoir où et comment s'arrêter, c'est vraiment la clé.

Pendant que tu es dans l'économie moi j'en mets partout, oui j'ai repris un peu de monotype mais ça ne peut plus se décrire que comme "technique mixte", je mélange tout et n'importe quoi, le gras et le maigre, le mouillé et le sec, caséine, huile, bitume, papier carbone de dentiste, au pinceau, par impression, grattage, bidouillage, ça va souvent à la poubelle mais je m'amuse.

Pendant que tu seras dans ton avion moi j'irai prendre le mien et j'en descendrai avant toi. Il y aura donc un moment où nous serons tous les deux quelque part à onze mille mètres d'altitude. Si on était équipés et que c'était possible (je ne sais pas si ça l'est), on aurait pu s'envoyer des vues de nos hublots respectifs (quoique ça tournerait vite à l'aplat de bleu)...
Demain tu dessines la famille voix-de-canard et le petit cuisinier ? Considère que c'est une commande...
La bise

Ch.

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