mardi 14 août 2012


Dessous des tableauc à 6 et 4 cubes


Deuxième tableau à 6 cubes, dessin 2


Celui-ci, manifestement, est "accro" au champagne. Ou peut-etre est-ce moi ?

Deuxième tableau à 6 cubes- Dessin 1



Pour quelqu'un comme moi, qui suis trop enclavé dans la perfection de la forme, ce jeu d'éclatement d'image, m'aide à abolir mon obsession du dessin parfait. 
Qu'importe s'il penche trop à gauche, qu'importe si le vide laissé à droite est trop grand. Il tient debout. Et même bien. 
J'ai réalisé ce dessin, en fin de séance, à partir de bouts de dessins que je n'avais coeur à jeter à la bellepou. 
 

jeudi 2 août 2012

JARDIN DES PLANTES 6 / Yacks et Goura de Sheepmaker







































"Mais non ce n'est pas un taureau, c'est un bouffle. Ca pue !"
"Ca c'est des nious (des gnous, ndt). Ca pue !"
"Oooh, des aurochs ! Qu'est-ce que ça pue !"

Quoi qu'il en soit, c'est vrai qu'ils sentent un peu...







































"O : — Là j'essaye un goura, un gros pigeon gris perle de Nouvelle-Guinée avec une aigrette ronde en dentelle. Faudrait être chinois pour faire ça. Il te plairait comme oiseau, beaucoup de style...
I : — Nan, trop stylé justement ! Et trop décoratif !
O : —Non, je te jure, il est bien. Parce qu'il est gros. Trop gros pour un bibelot.
I : — Non je t'assure, je peux pas le blairer, je le connais."

Quoi qu'il en soit, il est indessinable.

lundi 30 juillet 2012

JARDIN DES PLANTES 5 / Casoars








































S'il y a des animaux qui font l'unanimité, le casoar n'est pas de ceux-là.
Assis comme je le reste de longs moments devant certains d'entre eux, je pourrais faire des statistiques à partir des commentaires que j'entends. Par exemple de l'avis général, le petit panda est "trop mignon". Et le yack "pue".
Le casoar, lui, scinde la population en deux camps : ceux qui le trouvent immonde ("Viens voir un peu c't'affaire !", "On dirait Kevin", ou diverses interjections imitant une envie de vomir réprimée) ; et ceux qui restent le souffle coupé et finissent par murmurer "Il est beau...".
Et c'est vrai qu'il est beau, il est même magnifique.
Certes, ses pattes gris-poussière semblent d'une puissance disproportionnée par rapport à l'ensemble, comme un socle trop gros pour la sculpture qu'il porte, mais cela fait partie de l'étrangeté de sa grâce. De son corps on ne connait aucun détail des enchaînements anatomiques car tout est emballé comme dans une gangue dans une boule duveteuse : son plumage de longs poils luisants, au tombé impeccable. Cette masse noire semble un écrin pour mettre en valeur un joyau : son cou, qui en sort comme un bref arc-en-ciel et où se concentre toute sa complexité. Cingle d'abord une tache bleue — mais "bleue" est un peu court car il s'agit d'un bleu très particulier, le bleu-casoar, avec des variations irisées le faisant passer du lavande au turquoise — puis viennent ses pendouillettes d'un rouge vif et frais comme un géranium. Je ne parle même pas de son casque en os qui vient s'emboîter entre ses yeux d'aveugle et où j'ai cru voir des restes de dorure.
Cet oiseau est une sculpture, un objet de design. Une classe folle.

Seulement voilà.
Le mâle, bien disposé à mon égard ce jour-là, consentit à poser, de face, dans une immobilité parfaite de près d'une demi-heure. Subitement, comme secoué de sa torpeur par événement incroyable, il se mit à regarder par terre à côté de lui.
Un caillou.
Mon casoar avait vu un caillou.
Je ne sais pas, ça m'a laissé perplexe. A vrai dire j'ai eu un peu de mal à m'en remettre. Je crois qu'il a brisé quelque chose dans mon admiration. Et je me suis rappelé que l'émeu était son cousin (vous avez vu un émeu marcher les yeux mi-clos et la bouche entrouverte ? Consternant).

samedi 28 juillet 2012

JARDIN DES PLANTES 4 / Panda roux, vigognes et nandou


Les anciennes fosses aux ours sont occupées depuis plusieurs années par des hôtes plus modestes (on a compensé leur petite taille par des abris surélevés imitant leur habitat naturel tout en les rapprochant du public) : les pandas roux, qui malgré leur apparence vulpienne sont bel et bien des ursidés, et les binturongs qui jusqu'à nouvel ordre ne sentent pas précisément le popcorn chaud.
Les binturongs ce jour-là formaient un tas immobile, poilu et sombre sous l'auvent de leur cabane, indessinable.
Les pandas roux dormaient aussi, mais d'un sommeil bref entrecoupé de promenades gracieuses en équilibre sur leur échafaudage de bambou.



Ecrasées sous le soleil, les vigognes quant à elles semblaient plongées dans une léthargie qu'aucun nandou n'aurait pu troubler. Quelle mouche piqua alors l'une d'entre elles, l'un d'entre elles faudrait-il écrire, pour qu'elle sorte subitement de son coma et s'accroupisse derrière sa voisine immédiate après des préliminaires bâclés — quelques coups de tête et morsures au cou ? Toujours est-il que, profitant de l'occasion, un nandou promptement accouru se mit à picorer avec insistance la pauvre fille qu'on ne voulait décidément pas laisser dormir en paix.
Comment s'étonner après une telle scène, en plein jour, au cœur de Paris, que les animaux sauvages ne dorment que d'un œil ?





jeudi 26 juillet 2012

JARDIN DES PLANTES 3 / Tamü l'orang-outan







































J'ai montré mes dessins à Nénette, la vieille mère, la patriarche, la star de la ménagerie (je dis la vieille, mais c'est pour moi une jeunette de 1969). Elle a regardé, longtemps, très attentivement, de ses petits yeux doux. Et puis, imperceptiblement, elle a regardé ailleurs. C'est à dire, elle n'a pas détourné le regard, mais il a fini par glisser. "A quoi bon ?", c'est comme ça que je l'ai pris.

Tamü à ce que j'ai compris n'est pas de sa famille, mais d'une famille anglaise arrivée il y a peu.

mercredi 25 juillet 2012

JARDIN DES PLANTES 2 / Porc-épic - Marcassins - Mangabey


























Ca fait un moment que je tourne autour des casoars, mais rien à faire, ils ne sont pas disposés. Ils se cachent, épuisés peut-être de se faire traiter de dindons. Il faut dire qu'on entend à peu près n'importe quoi dans un zoo, je crois que c'est peut-être pire que dans un musée. Devant les porcs-épic, une dame demande sérieusement "Qu'est-ce que c'est comme oiseau ?" avant que son mari ne lui explique narquois que ce sont des hérissons (il prononçait des zérichons).














































































"Qu'est-ce qu'il fait, il montre ses fesses celui-là maintenant ! Maman viens voir ! y a un singe qui fait des bêtises !"
Il sont comme ça les mangabeys, c'est plus fort qu'eux, et des fois c'est pas que leurs fesses. Je crois qu'ils savent pertinemment ce qu'ils font.
D'ailleurs on ferait peut-être la même chose à leur place.

dimanche 22 juillet 2012

JARDIN DES PLANTES 1 / Capucins, takin, maras















































































Oui, alors que si lamas et chamuleau sont cousins, la girafe a pour unique cousin l'okapi. C'est un animal magnifique. Il faut voir un okapi de dos, la rondeur des fesses de velours qui se termine via ses rayures en bas de soie. Un peu comme les toreros. Quelque chose de charbonneux dans le regard qui le rend insondable, un vrai regard d'aveugle. Avec tout ça une longue langue noire bleutée dont il use pour se laver les oreilles. Il y en avait trois à Vincennes, les femelles bien plus altières que le mâle qui faisait figure de petit con à côté d'elles. Que sont-ils devenus ?

Le takin en effet est très touchant. Au Jardin des Plantes il est seul dans son enclos. Il y a très peu de trouées entre les feuillages d'où l'on peut l'apercevoir. Il est comme puni. Une sorte de Quasimodo et en même temps quelque chose de Alf (les plis ? le gros nez ?) qui le rend sympathique. On s'est pas mal regardés, et puis il a fini par aller brouter.
Les capucins sont souvent drôles mais tellement mobiles. Il faudrait réussir à les saisir quand ils se grattent.
Les maras au contraire restent parfaitement immobiles — heureusement le nombre fait la diversité des poses. On ne sait pas vraiment d'emblée ce que c'est : antilopes ? kangourous ? lapins ? C'est plutôt là qu'il faut chercher, on les appelle aussi "lièvres de Patagonie". Elles ont en commun avec le takin un nez plus gros que celui attendu, mais se rattrapent, elles, sur leurs longues jambes fines...
Pauvre takin, décidément bien seul.



samedi 21 juillet 2012

ah oui le taquin du sichuan....le pauvre..il est tellement diforme, c'est un des rare animaux (avec le cochon chinois justement) pour qui j'ai de la peine... c'est pas qu'il est moche, non, mais il y a quand même un petit truc horrible chez lui qui le rend tout à fait, absolument attachant ...
merci pour les maras !! ils tiennent bonne compagnie au lamas..

as-tu remarqué que lamas/dromaludaire et girafe avaient une tête commune ?
d'ailleurs la traduction latine de girafe, Giraffa camelopardalis, camel, le chameau, est tout à fait justifié !
il m'est arrivé de rater le dessin d'un lamas ou d'un dromadulaire et d'y voir le visage de la girafe
hallucinant

nous nous voyons la semaine prochaine au jardin des Plantes !
hasta pronto, iris 

Dragon A LA CHINOISE (et dernier)

























Voici, Iris, le dernier dragon, réalisé sur le papier que tu m'as rapporté de Chine qui est fin et doux comme peau de fesse.
C'est avec lui que je me rends désormais au Jardin des Plantes, lui et de l'encre de Chine bien sûr.
As-tu rencontré là-bas en Chine le takin du Si Chuan ? Moi oui, aujourd'hui même. Il n'est pas du tout du genre taquin. Mais placide à souhait, et ça repose des singes qui bougent en permanence. Je te montre tout ça bientôt...

jeudi 19 juillet 2012

Dragon HYENE

























Tu vois Iris comme je dérive... Toutes ces bêtes qui envahissent mes dragons... C'est l'appel du panda ! Tout ça va se finir au Jardin des Plantes, même si je sais que je n'y trouverai qu'un "petit-panda", ce qui n'a rien à voir avec un panda. Il n'y a même plus d'ours bruns dans les fosses depuis quelques années mais des bêtes que je ne connaissais pas, des binturongs, très intéressantes, sortes de martres géantes de Malaisie. D'après la Société zoologique de San Diego, l'odeur du musc de binturong s'apparente à du pop corn chaud.
Il faudrait aller vérifier ça.
Si ça te dit.

Dragon SERPENT